samedi 20 décembre 2008


Notre revue


Le Cercle de poètes immanents célèbre ses 10 ans de vie active (1999-2009). Deux années en huis clos ont servi à la construction d'un livre en instance d'être publié. Nous débordons! Alors voici notre revue L'odyssée immobile, no 1 et no 2 sont disponibles en format papier pour la somme faramineuse de 2 $. Bon voyage !





Éditorial
de L'odyssée immobile

Passer en revue




Passer en revue ses squelettes de tiroirs
Se surprendre soi-même de sa prolificité
Ne plus savoir quoi garder, quoi jeter
Et plutôt que de les conserver au mouroir
Donner une seconde vie à ces bulles de créativité
En les diffusant dans une revue à saveur littéraire
Laissant ainsi au lectorat le loisir d'encenser
ou de critiquer ses écrits
Se livrer au jugement de ses pairs
Plutôt que s’exposer aux critiques littéraires
et craindre leurs hauts cris
Le meilleur comité de lecture, c’est encore le grand public
Car hormis la reconnaissance de votre talent
par les magnats de l’édition
Si vous ne leur faites pas faire de millions
Ne vous attendez pas à ce qu’ils vous couvrent
de fric
Votre bouquin se retrouvera vite fait au pilon
Alors, passez en revue tous ces textes poussiéreux
Faites leur subir au besoin une cure de rajeunissement littéraire
Laissez-les s'oxygéner, respirer un peu
Donnez-leur de l’air!
Ils auront fière allure
Et vous feront de l’œil, une fois sous la couverture
Ainsi, vous aurez la surprise de voir passer en revue
Les fruits de votre imaginaire par d’illustres inconnus
L'anonymat vous permettra d'épier leurs réactions
À la lecture de vos élucubrations
Et peu importe qu’elles soient mauvaises ou bonnes
Vous aurez connu la joie d'être lu sans être diplômé de la Sorbonne.

Normand Lebeau

jeudi 18 décembre 2008


Pourquoi la poésie ?

Pour stopper les ruminations habituelles.
Nadia Capolla

La poésie est un virus onirique à répandre.
Normand Lebeau

Pour nous sortir du sommeil!
La poésie, c’est le nerf de la vie,
un gong, un antidote au suicide.
Pierre Boudreau

Parce que dix doigts et dix orteils, c'est poétique, même si on en a moins.
Marie France Bancel

Mettre en mots les maux de l’âme.
Dire et se dire.
Evelyne Chomarat

Pour vivre et porter l’émotion,
émotion de beauté, d’amour, de colère
en me servant de la magie des mots.
Nicole Garneau

La Poésie est le Verbe
qui a précédé le Big Bang.
« Au commencement était le Verbe »
et après, le fatras !
Ginette Desmarais




mercredi 17 décembre 2008




Brève
histoire
du
Cercle
des
poètes
immanents

par Pierre Boudreau






Par un beau soir d’été, une douzaine d’individus amateurs d’oisiveté créatrice se sont rassemblés chez moi sur la rue Saint-Hubert à Montréal. En cette nuit de poésie du 20 juillet 1999, nous avons partagé moult textes, victuailles, liqueurs oblatives, marques d’affection de toutes sortes. C’est au point culminant de la fête, qu’est né le projet de former un cercle de poésie. Dans un élan d’intuition folle, Frédérique Marleau, Nathalie Lachance et Pierre Boudreau ont fondé cette nuit-là le Cercle des poètes immanents.
Après huit années de travail assidu, notre cercle s’est progressivement solidifié pour former ce que Claude Haeffely a nommé «la bande des dix», soit les poètes qui ont travaillé ensemble sur une plus longue période de temps. Les voici.

Frédérique Marleau
Nathalie Lachance
Pierre Boudreau
Nadia Capolla
Nicole Garneau
Marie France Bancel
Aramis
Normand Lebeau
Michel Leduc
Janick Couture


Bien sûr, des curieux et des énergumènes de tout genre ont tenté de se joindre au noyau, mais ils se sont éloignés, suivant la loi des atomes lisses. Aujourd’hui, certains membres du noyau initial ont quitté et d’autres poètes sont venus prendre une part active dans le cercle, grâce aux atomes crochus de la poésie…

Déjà, en l’an 2000, nos objectifs étaient fixés : écrire et partager nos textes au sein du groupe, offrir des spectacles et publier nos créations. Depuis, les membres du cercle se réunissent toujours une fois par mois. Au début, nos réunions comptaient trois parties : texte sur un thème imposé, exercice de création spontanée et poésie libre. Un thème était pigé au hasard et les poètes avaient un mois pour composer un texte en poésie ou en prose sur le sujet. Plus d’une soixantaine de thèmes ont été abordés : La marée / Le sang, la sueur et les larmes / Mon premier baiser / Journal d’un assassin / Et si les sirènes bondissaient dans les voiles / La chose / Poésie sonore, etc. Après quelques années de ce régime, nous avons ajouté une consigne supplémentaire à celle des thèmes : écrire dans l’esprit d’un courant littéraire spécifique. Le quatrain, l’acrostiche, le conte, le haïku, le calligramme, le monologue intérieur, le Beat Generation, le dadaïsme, l’Oulipo, le slam et bien d’autres types d’écriture ont été explorés par le cercle.

Nos principaux spectacles ont été Poésie et performances au Café Ludik; Sous un ciel d'encre au Zest, Une halte chez Rumi au restaurant Rumi, Le sacre du printemps, au café Ibsen, Le cinquième ciel, au @muse café. Nos récitals de poésie sont émaillés de performances de chant, danse, musique, arts martiaux, percussions, éléments théâtraux, etc. Les spectacles que nous avons donnés ont été des temps forts qui nous ont soudés les uns aux autres et contribué à faire connaître notre poésie. Notre motto : faisons tout pour que la poésie ne soit jamais ennuyante ! Entre nous ou sur scène, la poésie doit rester vivante. Pour cette raison, au sein du cercle, la qualité d’écoute et l’expression de soi ont été fortement encouragées.

Le jeu des mots, l’émotion troublante, la créativité, la philosophie, l’humour, le discours irrévérencieux, la dénonciation des travers de la société, l’éloge de la chair et la joie de vivre, voilà ce qui caractérise la vie du Cercle des poètes immanents et son écriture. Ajoutons à ça la persévérance ! Car nous réunir mensuellement durant toutes ces années, cela fera bientôt dix ans, est tout de même remarquable.

Pour qu’un groupe de poètes puisse survivre aux intempéries du temps, des petites crises internes et de la complaisance, il est crucial que chacun accepte de sortir de sa zone de confort. Il aurait été facile de cheminer dans les sentiers battus, former un petit cénacle avide de congratulations pantouflardes et nous cantonner dans une seule manière d’écrire.

À mes yeux, un des aspects les plus touchants dans ce projet collectif du Cercle des poètes immanents est l’évolution de chaque poète et poétesse dans son propre processus d’écriture.

L’année 2009 aura vu naitre notre revue trimestrielle L’odyssée immobile et notre premier recueil Transfluence, un collectif serti des collages de Marie France Bancel et des dessins de Claude Haeffley. Le lancement a eu lieu au bar de quartier LesPasSages, le 27 novembre 2009. Tous les membres du Cercle étaient sur scène ainsi que Claude Haeffley avec son parapluie qui parlait russe… Cet événement a ponctué 10 années de vie autour de la poésie. Le Cercle ouvre maintenant ses portes aux nouveaux membres et entre dans un nouveau cycle. Ecriture, spectacles, publications, encore et toujours, mais orientés vers un but précis : le dépassement !

Bonne lecture !
Et que l’amour de la poésie ne vous quitte plus…